Cameroun - Deuxième Enquête de Démographique et de Santé, 1998
ID de référence | CMR-DSCN-EDS II-1998 |
Année | 1998 |
Pays | Cameroun |
Producteur(s) | Bureau Central des Recensements et Etudes de Population - Ministère des Investissements Publics et de l'Aménagement du Territoire |
Bailleur(s) | Agence des Etats-Unis pour le Developpement International - USAID - Appui financier Fonds des Nations-Unies pour la Population - FNUAP - Appui financier Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance - UNICEF - Appui financier |
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Créé le
Jan 25, 2012
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Aug 08, 2013
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ID CMR-DSCN-EDSII-1998 |
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Version finale résultant de tous les apurements réalisés.Date de production
1999-03-15Aperçu
Résumé
RÉSUMÉL’Enquête Démographique et de Santé au Cameroun (EDSC-II) a été exécutée par le Bureau Central
des Recensements et Études de Population (BUCREP), avec l’assistance technique de Macro International
Inc. Il s’agit de la deuxième enquête par sondage du genre, réalisée au niveau national après celle de 1991.
Les objectifs étaient de fournir des informations détaillées sur la fécondité, la planification familiale, la santé
de la mère et de l’enfant, l’état nutritionnel des enfants de moins de trois ans, la mortalité infanto-juvénile,
et la mortalité maternelle. Ces informations donnent un éclairage de la situation démographique et sanitaire
du Cameroun.
Au cours de l’EDSC-II, réalisée sur le terrain de février à juin 1998, 4 697 ménages, 5 501 femmes
en âge de procréer (15-49 ans) et 2 562 hommes de 15-59 ans ont été enquêtés avec succès, soit des taux de
couverture respectifs de 98,0 %, 95,5 % et 91,3 %.
Dans les 4 697 ménages enquêtés avec succès, 25 307 personnes résidentes de fait ont été
dénombrées. Les femmes (13 060, soit 52 %) sont plus nombreuses que les hommes (12 188, soit 48 %). La
répartition des ménages selon leur taille fait apparaître qu'un peu plus d'un ménage sur dix (13 %) est
composé d'une seule personne et 44 % comptent de 2 à 5 personnes. Les ménages de grande taille (six
personnes ou plus) représentent 45 %. La pyramide des âges de la population présente une allure régulière
caractéristique des pays à forte fécondité et forte mortalité : une base large qui se rétrécit rapidement au fur
et à mesure que l'on évolue vers les âges élevés.
Le taux de possession de l'électricité par les ménages camerounais est passé de 29 % en 1991 à 41
% en 1998. Concernant l'eau utilisée pour la consommation, 45 % des ménages camerounais avaient accès
à l'eau potable en 1998 contre 42 % en 1991. On observe qu'au niveau national, seulement 82 % des ménages
consomment du sel iodé.
Les femmes camerounaises ont une fécondité élevée, estimée à 5,2 enfants, et l'une des principales
caractéristique cette fécondité est sa précocité. En effet, plus d'une femmes sur deux donne naissance à son
premier enfant avant l'âge de 20 ans. Au cours des dernières années, la fécondité semble avoir amorcé une
réelle baisse, passant de 6,4 enfants par femmes en 1978 (ENF), à 5,8 enfants par femme en 1991 (EDSC-I),
pour atteindre 5,2 enfants par femme en 1998. L'augmentation modeste de la prévalence contraceptive au
cours de cette période est peut-être l'un des principaux facteurs ayant contribué à cette baisse. En fonction
de la résidence et du niveau d’instruction, on peut noter que les femmes de Yaoundé/Douala (3,1 enfants par
femme) ont près de trois enfants de moins que celles du milieu rural (5,8 enfants); de même, les femmes sans
niveau d'instruction (6,6 enfants) ont, en moyenne, trois enfants de plus que celles de niveau d'instruction
secondaire ou plus. Malgré la forte fécondité observée, une part importante de femmes (29 %) ont eu, au
cours de leur vie, au moins une grossesse qui n'a pas abouti à une naissance vivante, et une proportion
importante des femmes restent stériles (6 % des femmes de 35-49 ans), même si cette stérilité connaît un
recul important depuis 1978 (12 % à l'ENF).
Bien que de plus en plus des femmes connaissent des méthodes contraceptives (81 % en 1998 contre
73 % en 1991), et en particulier des méthodes modernes (80 % en 1998 contre 66 % en 1991), peu de
femmes les utilisent au Cameroun (24 % en 1998) et dans seulement un cas sur trois (8 %) il s'agit d'une
méthode moderne. Malgré cette faible prévalence, la proportion des utilisatrices a nettement augmenté ces
dernières années : de 16 % en 1991 chez les femmes en union à 19 % en 1998 pour l’ensemble des méthodes,
et de 4 % en 1991 à 7 % en 1998 pour les méthodes modernes. En ce qui concerne les hommes, les niveaux
de connaissance (89 %) et d’utilisation (39 %) sont nettement plus élevés que ceux des femmes. S’agissant
de méthodes modernes, l’utilisation actuelle de la contraception par les hommes en union est près de deux fois plus élevée (13 %) que celles des femmes en union. En fonction des autres caractéristiques, la
connaissance et l’utilisation de la contraception sont plus importantes en milieu urbain, pour les femmes
et/ou les hommes les plus instruits, qu’en milieu rural et que pour les femmes et/ou les hommes n’ayant
aucun niveau d’instruction.
Par ailleurs, plus de la moitié des femmes en union et non utilisatrices (57 %, contre 48 %
d'hommes) n'ont pas l'intention d'utiliser la contraception dans l'avenir. Le désir d'enfants est la raison
principale avancée par les hommes et les femmes ( 50 % des hommes et 48 % des femmes) pour ne pas avoir
l’intention d'utiliser la contraception dans l'avenir. Les hommes et les femmes camerounais restent encore
attachés à une descendance nombreuse puisque pour les femmes, le nombre idéal d'enfants est de 6,0; il est
de 7,2 enfants pour les hommes.
Le mariage qui demeure le cadre presqu’exclusif de la procréation est quasi-universel au Cameroun :
64 % des femmes de 15-49 ans étaient mariées et seulement 3 % des femmes de 35-39 ans étaient encore
célibataires au moment de l’enquête. En outre, près d’une femme mariée sur trois (33 %) vit en union
polygame. L’entrée en union est précoce : à 17,4 ans la moitié des femmes vit déjà en union et à 22 ans cette
proportion atteint 72 %. Toutefois, il semble se dessiner une tendance au vieillissement de l’âge d’entrée en
union dans les jeunes générations. L’enquête révèle que d’une manière générale les premiers rapports sexuels
ont lieu très tôt : à 15,8 ans, 50 % des filles ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels
Les hommes contractent leur première union à un âge plus tardif que celui des femmes, leur âge
médian au mariage étant estimé à 25,1 ans. Cet âge médian au premier mariage est plus élevé à
Yaoundé/Douala et dans les Autres Villes qu’en milieu rural. De même que chez les femmes, un niveau
d’instruction élevé retarde l’entrée en union des hommes. De plus, la polygamie est relativement répandue
puisqu’elle concerne environ un homme marié sur cinq (18 %).
Les résultats de l'enquête montrent que seulement 18% des femmes ont déclaré ne plus vouloir
d'enfants. Cependant, ce désir de limiter leur descendance est en augmentation par rapport à la situation de
1991 où l'on avait enregistré 12 % des femmes qui exprimaient le même souhait. En fait, si elles avaient la
fécondité qu'elles désiraient, les femmes auraient moins d'enfants qu'elles n'en ont actuellement (4,6 au lieu
de 5,2). Bien que le niveau d'utilisation actuelle de la contraception reste faible chez les femmes en union
(19 %), les besoins non satisfaits en matière de planification familiale concernent 13 % des femmes, parmi
lesquelles un peu plus de la moitié (7 %) souhaiteraient utiliser la contraception comme moyen d'espacement
des naissances. À l'heure actuelle, 60 % de la demande potentielle totale en matière de planification familiale
se trouve satisfaite chez les femmes en union.
Au cours des trois années ayant précédé l'enquête, 79 % des naissances ont fait l’objet de
consultations prénatales auprès de personnel de santé. Cette proportion n’a connu aucun changement depuis
1991. Par ailleurs, moins de sept naissances sur dix (69 %) ont été protégées contre le tétanos néonatal. Alors
qu’en 1991, 63 % des naissances s’étaient déroulées dans un établissement sanitaire, cette proportion n’est
plus que de 54 % en 1998. De même, en 1991, 64 % des accouchements avaient été assistés par du personnel
formé, contre seulement 58 % en 1998.
Environ un tiers des enfants de 12-23 mois (36 %) ont reçu toutes les vaccinations du Programme
Élargi de Vaccination (PEV). En 1991, cette proportion atteignait 41 %. À l'inverse, un peu plus d’un enfant
sur dix (12 %) n'a reçu aucun de ces vaccins. En ce qui concerne le BCG, 75 % des enfants de 12-23 mois
ont été vaccinés, 54 % ont été vaccinés contre la rougeole, 51 % ont reçu les trois doses de DTCoq et 47 %
ont été protégés contre la polio. De plus, 6 % des enfants de 12-23 mois ont été vaccinés contre la fièvre
jaune. Le niveau d’instruction de la mère joue un rôle important dans le niveau de couverture vaccinale des
enfants : seulement 23 % des enfants dont la mère n’a aucun nivea u d’instructio n son t complètement vaccinés, contre 36 % de ceux dont la mère a un niveau d’instruction primaire et 49 % de ceux dont la mère
a un niveau secondaire ou plus.
Un enfant de moins de trois ans sur cinq (19 %) a eu, au moins, un épisode diarrhéique au cours des
deux semaines ayant précédé l'enquête. Parmi ces enfants, un sur six présentait un symptôme de dysenterie.
C’est chez les enfants de 6-23 mois que la prévalence de la diarrhée est la plus importante : à cet âge, un
enfant sur quatre a eu, au moins, un épisode diarrhéique durant les deux semaines ayant précédé l’enquête.
Parmi les enfants ayant eu la diarrhée, 27 % n’ont bénéficié ni d’une Thérapie de Réhydratation par voie
Orale (TRO) ni d’un supplément de liquides pendant la maladie. Par ailleurs, seulement 28 % des enfants
malades ont été conduits en consultation dans un établissement sanitaire ou auprès de personnel médical.
Parmi les enfants de moins de trois ans, un sur cinq (20 %) a souffert de toux et de respiration courte
et rapide pendant les deux semaines précédant l'enquête. On ne constate pas de différence de prévalence
selon le milieu de résidence. Parmi ces enfants malades, seulement un sur trois (33 %) a été conduit en
consultation dans une formation sanitaire ou auprès de personnel médical. En outre, un enfant sur trois
(30 %) a eu de la fièvre au cours des deux semaines précédant l’enquête.
La quasi-totalité des enfants camerounais nés au cours des trois années ayant précédé l'enquête
(97 %) ont été allaités, et parmi eux proportion importante (59 %) ont été mis au sein dès la naissance. Alors
que jusqu'à l'âge de 6 mois, tous les enfants ne devraient recevoir rien d'autre que le sein, dès 0-1 mois, 38
% des nouveau-nés reçoivent de l’eau en plus du lait et 46 % des compléments au lait maternel, ce qui affecte
leur état nutritionnel et augmente leur risque de contracter des maladies infectieuses. En moyenne, et quelles
que soient les caractéristiques de la mère, les enfants sont allaités pendant environ 18,6 mois.
Près d’un enfant sur trois (29 %) est atteint d'un retard de croissance qui révèle un état de
malnutrition chronique, et un tiers de ces enfants sont affectés par la forme sévère de cette malnutrition. Près
d’un enfant sur vingt (6 %) est émacié, c'est-à-dire atteint de malnutrition aiguë. Cette situation nutritionnelle
des enfants, déjà très préoccupante au niveau national, est encore plus alarmante au niveau de certaines souspopulations
: ainsi, le retard de croissance atteint 32 % des enfants du milieu rural et en ce qui concerne la
forme sévère de la malnutrition chronique, il y a environ deux fois plus d’enfants atteints en milieu rural qu’à
Yaoundé/Douala; la prévalence de l’émaciation est beaucoup plus élevée dans les Autres Villes et en milieu
rural qu’à Yaoundé/Douala (1,5 % contre 6,3 %).
La structure par âge de la mortalité des enfants, pour les cinq dernières années avant l’enquête, se
caractérise par une surmortalité aux âges post-néonatals et juvéniles. Le risque de mortalité néonatale (durant
le premier mois) est inférieur à celui de la tranche d’âges 1-11 mois (37 ‰ contre 40 ‰). De même, la
mortalité infantile (77 ‰) est inférieure à la mortalité juvénile (80 ‰). L’évolution de la mortalité des
enfants est caractérisée, depuis 1990, par une tendance à la hausse des composantes post-néonatales et
juvéniles et, par conséquent, de l’ensemble de la mortalité infanto-juvénile.
La mortalité des enfants varie avec le milieu de résidence (urbain/rural) et les caractéristiques
sociales de la mère comme le niveau d’instruction. Mais le comportement procréateur de la mère lié, à
l’espacement des naissances (inférieur ou supérieur à 2 ans), à l’âge à la procréation (avant ou après 18 ans)
et au nombre d’accouchements, déterminent encore plus les risques de mortalité des enfants quelles que
soient, par ailleurs, les autres conditions sociales.
La mortalité maternelle est élevée au Cameroun. Pour la période 1989-1998, parmi les décès de
femmes âgées de 15-49 ans, environ un sur quatre (26 %) était associé à la grossesse, à l’accouchement ou
à ses suites. Pour la même période, le taux de mortalité maternelle est estimé à 430 décès pour 100 000 naissances vivantes. En d’autres termes, une femme court un risque de décéder de 1 sur 42 par cause
maternelle.
Plus des trois quarts des femmes (78 %) et 93 % des hommes ont entendu parler des Maladies
Sexuellement Transmissibles (MST). Par ailleurs, parmi ceux qui ont déjà eu des rapports sexuels, 2 % des
femmes et 10 % des hommes ont déclaré avoir eu une MST au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête.
La grande majorité des Camerounais (97 % des hommes et 90 % des femmes) ont entendu parler
du sida. Cependant 5 % des femmes et 2 % des hommes pensent que rien ne peut être fait pour éviter de
contracter cette maladie; de plus, 21 % des femmes et 12 % des hommes ne connaissent aucun moyen pour
éviter le sida. En outre, 17 % des femmes et 22 % des hommes n’ont cité que des moyens erronés.
Au Cameroun, 78 % des femmes et 86 % des hommes qui connaissent le sida pensent ne courir
aucun risque ou seulement des risques minimes de contracter cette maladie. À l’opposé, 13 % des hommes
et 22 % des femmes estiment que leurs risques de contracter le sida sont modérés ou importants. Par ailleurs,
81 % des hommes et 58 % des femmes ont modifié leur comportement sexuel pour éviter de contracter le
sida. Bien que la quasi-totalité des hommes et des femmes connaissent le condom, seulement 3 % des
femmes et 5 % des hommes ont déclaré en avoir utilisé un au cours de leurs derniers rapports sexuels.
Type de données
Données échantillonées [ssd]Unités d'analyse
Femmes de 15 à 49 ansHommes de 15 à 59 ans
Champ
Notes
FéconditéPlanification Familiale
Nuptialité et exposition au risque de grossesse
Préférence en matière de fécondité
Santé de la mère et de l'enfant
Allaitement et Etat nutrictionnel de la mère et de l'enfant
Mortalité des enfants
Mortalité maternelle
Maladie sexuellement transmissibles et SIDA
Topics
Sujet | Taxonomie | URI |
---|---|---|
Caractéristiques socio-démographiques | ||
Reproduction | ||
Contraception | ||
Grossesse et allaitement | ||
Vaccination et santé | ||
Mariages et activités sexuelles | ||
Préferences en matières de fécondité | ||
Caractéristiques du conjoint et activité professionnelle de la femme | ||
Sida et autres maladies sexuellement transmissibles | ||
Mortalité maternelle | ||
Taille et poids |
Keywords
Mortalité infantile, Mortalité maternelle, Malnutrition des enfants, Accès à une eau potable salubre, Accès à des installations sanitaires, Éducation de base, Enfants en situation particulièrement difficile, Espacement des naissances, Maternité sans risque, Planification familiale, Nutrition des mères, Faible poids à la naissance, Allaitement, Sel iodé, Vaccinations, Contrôle de la diarrhée, Infections respiratoires aiguësCouverture
Couverture géographique
L'enquête EDS 1998 a couvert tout le territoire national.Univers
Le questionnaire ménage de l'EDSC-II a permis de recueillir des informations sur les ménages et leslogements, et d'identifier les femmes et les hommes éligibles pour l'interview individuelle.
Producteurs et sponsors
Investigateur principal
Nom | Affiliation |
---|---|
Bureau Central des Recensements et Etudes de Population | Ministère des Investissements Publics et de l'Aménagement du Territoire |
Autre(s) producteur(s)
Nom | Affiliation | Rôle |
---|---|---|
Macro International Inc |
Financement
Nom | Abbréviation | Rôle |
---|---|---|
Agence des Etats-Unis pour le Developpement International | USAID | Appui financier |
Fonds des Nations-Unies pour la Population | FNUAP | Appui financier |
Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance | UNICEF | Appui financier |
Autres remerciements
Nom | Affiliation | Rôle |
---|---|---|
Macro International Inc | Appui techinque |
Production des métadonnées
Métadonnées produites par
Nom | Abbréviation | Affiliation | Rôle |
---|---|---|---|
Bureau Central des Recensements et de Etudes de Population | BUCREP | Ministère des Investissements Publics et de l'Aménagement du Territoire | Producteur, Diffuseur des données |
Date de la production des métadonnées
2008-08-30Version du document DDI
Version 1.0 (Août 2008):Cette version a été finalisée à Kribi au cours d'un atelier de production des archives des enquêtes et recensements.
ID du document DDI
CMR-INS-EDSI-1998-DDI